Rencontre avec Enda Amraoui & Anne Vial, élues à Marseille

le 10.11.2021

A l’occasion du lancement d’une grande collecte à Marseille, le 6 Novembre 2021, dans les 4e et 5e arrondissements de Marseille, nous sommes allé·es à la rencontre de deux élues, Enda Amraoui et Anne Vial, qui ont fait de la lutte contre la précarité menstruelle une priorité. Retour sur cette rencontre et leurs engagements.

L’une, Anne Vial, a commencé son engagement politique pour la ville de Marseille en 2019, au moment de l’effondrement d’un immeuble rue d’Aubagne. Cet épisode dramatique lui a fait dire “ce n’est pas possible, ça suffit de rester chez soi”. L’autre, Enda Amraoui, définit son engagement comme “atypique”, forgé par la vie, au quotidien, “par le choix de ses études, par son travail à l’hôpital, par les rencontres au quotidien”.

C’est dans ce quotidien, à l’hôpital et en lien direct avec des femmes venant de tous les horizons, qu’Enda Amraoui a pris conscience de l’ampleur de la précarité menstruelle. Elle raconte que, dans son travail, certaines femmes n’avaient pas accès à des protections périodiques. Pour les aider, elle et ses collègues leur expliquaient comment fabriquer des protections lors de leur sortie de l’hôpital.

“On ne parlait pas de précarité menstruelle. On savait que ça existait, mais on n’en parlait pas”, formule-t-elle. L’expression et les chiffres sont venus plus tard et ont mis en lumière des faits, des réalités qui existaient déjà, et ont permis d’oser en parler.

Anne Vial quant à elle, raconte qu’elle a pris conscience de l’ampleur de la précarité menstruelle au début de la crise du COVID. En effet, alors en pleine campagne pour les municipales, elle rencontre des médecins de l’hôpital de la Conception, qui lui disent qu’ils.elles n’ont plus de protections périodiques. À partir de ce moment-là, elle se mobilise pour organiser des collectes dédiées lors des maraudes et redistribuer des kits d’hygiène pour les femmes.

Cette année, avec les autres élu·es des 4e et 5e arrondissements de Marseille, elles ont décidé de s’engager davantage dans la lutte contre la précarité menstruelle car, comme le souligne Anne Vial “ça n’a pas changé depuis le COVID”, mentionnant sa rencontre récente dans la rue avec une jeune fille, qui ne lui a “ pas demandé d’argent, mais des serviettes hygiéniques”.

Des boîtes à dons sont déjà disponibles à la mairie des 4e et 5e arrondissements ainsi que les deux centres municipaux d’animation du secteur. Durant le mois de novembre, des grandes collectes sont organisées en partenariat avec les magasins Super U du 5e arrondissement. Pour ces collectes, les élues encouragent les habitant·es de Marseille à se renseigner sur la précarité menstruelle et, quand il·elles le peuvent, à faire des dons de protections périodiques.

Enda Amraoui et Anne Vial mettent aussi l’accent sur l’éducation et l’importance de connaître son corps et son fonctionnement : “il n’y a pas de honte à regarder son corps. Il n’y a pas de honte à se découvrir et le transmettre à vos filles, à des petites filles autour de vous”. Et Enda Amraoui de souligner qu’on entend pas assez de petites filles qui osent dire à leur père “Papa, j’ai mal”, ce qui montre que les tabous autour des règles sont encore trop présents.

Chez Règles Élémentaires, on se réjouit de voir que des collectes s’organisent partout en France et que des personnes se mobilisent toujours plus pour lutter contre la précarité menstruelle et le tabou des règles !

Retrouvez les nouveaux points de collectes dans les 4e et 5e arrondissements de Marseille sur notre carte interactive et plus d’informations sur le site de la mairie des 4e et 5e arrondissements.

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