"Je suis fatiguée de toute cette situation."

le 07.02.2024

Bonjour, je m’appelle Julie*, j’ai 37 ans et je vis en Espagne. Tous les mois, je connais ce fameux stress de choisir entre s’acheter un paquet de pâtes ou des protections périodiques.

Je suis fatiguée de toute cette situation. En plus de cela, j’ai des règles très abondantes qui font que je dois cumuler serviettes et tampons, ce qui double donc encore plus l’addition finale.

Ce mois-ci par exemple, je n’ai pas assez anticipé l’achat de protections. Il ne me reste donc que de quoi acheter des pâtes et du beurre, du coup, je vais devoir avoir recours à mon plan de secours…

Lorsque je ne peux pas me procurer des protections, j’utilise cette technique que j’ai vu passer sur internet, celle d’utiliser des éponges. Ce que je fais, c’est que je me procure des éponges types « éponges de bébés » que j’utilise en guise de tampons pour maîtriser mon flux abondant. Au départ, j’utilisais ça juste pour continuer d’avoir un rapport sexuel même en période de menstruations et maintenant que je connais la précarité, c’est devenu une protection que j’utilise couramment. Je fais toujours en sorte d’en avoir une chez moi de sorte à l’utiliser si jamais mon budget du mois ne me permet pas de me procurer des protections périodiques classiques.

Par rapport au flux abondant que j’ai, je ne peux pas me permettre comme je l’ai dit auparavant de me passer d’une protection interne comme un tampon (ou cette fameuse éponge) que je dois doubler à une protection externe comme une serviette hygiénique. J’aimerais investir dans des serviettes lavables, mais malheureusement, mon portefeuille ne me le permet pas. Malgré que je vis en Espagne et que cela reste moins cher qu’en France, leur coût final reste important.

Je ressens vraiment aujourd’hui un manque d’informations sur ces sujets dans mon pays. Je ne connais pas d’associations qui distribuent en Espagne des protections gratuites en dehors des cups qu’on peut apparemment trouver des fois dans certaines pharmacies. J’ai essayé de chercher sur Internet tout ça, mais cela reste compliqué et je n’ai pas accès à des groupes de discussions où échanger librement sur le sujet. Ayant 37 ans, si c’est comme en France et que les protections gratuites ne seront disponibles que pour les moins de 30 ans, malheureusement je ne pense pas pouvoir en bénéficier..

Les propos exprimés sont ceux de leur auteur·rice. Alors Julie, tu as tout notre soutien

*le nom de l’autrice a été changé pour conserver son anonymat

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