Chez Règles Élémentaires, nous menons des actions de sensibilisation aux règles à destination des jeunes. Lors de nos actions en primaire, au collège et au lycée, de nombreuses élèves nous disaient qu’elles n’osaient pas parler de leurs règles à l’école. Ni à leurs camarades, ni à leurs enseignants et enseignantes, ni au personnel médical de l’établissement. Afin de mieux documenter et de mieux comprendre ce tabou persistant, ce silence, cette gêne, il nous a semblé nécessaire de mener une enquête. En avril 2023, avec Opinionway, nous avons donc lancé une grande enquête auprès de 1000 jeunes filles de 11 ans à 18 ans. Méconnaissances, désinformation, précarité menstruelle, douleur, stress et humiliations affectent la santé physique et mentale des élèves, génèrent de l’absentéisme scolaire et freinent leur progression scolaire.
Ces résultats, que nous partageons aujourd’hui avec vous, doivent nous alerter collectivement. L’éducation menstruelle doit devenir un droit. Dès aujourd’hui, nous souhaitons donc nous engager et vous engager pour l’éducation menstruelle, et pour l’avenir de l’égalité.
LES RÈGLES, UNE QUESTION TROP PEU ABORDÉE À L’ÉCOLE
Aujourd’hui, le programme du cycle 3 établit que les élèves de 6ème doivent pouvoir : “caractériser les modifications morphologiques, comportementales et physiologiques de la puberté.” Il n’est pas fait état ni de la durée de cet enseignement, ni de directives spécifiques au sujet des règles. Seulement 15% des élèves bénéficient des 3 séances annuelles d’éducation à la vie affective et sexuelle prévues par la loi.
72% des filles ont leurs règles avant 13 ans.
20% des filles ont leurs règles en primaire.
Pour que plus personne ne se retrouve face à ses premières règles sans savoir de quoi il s’agit, il est donc nécessaire de penser une éducation menstruelle dès la primaire.
Si près des 3⁄4 des jeunes filles interrogées déclarent avoir reçu des informations à l’école, seules 50% des moins de 13 ans en ont bénéficié. Pourtant, les trois quart de celles qui ont pu en bénéficier sont unanimes : avoir des informations sur les règles leur a permis de mieux comprendre leur corps, étape clé pour l’égalité, et accompagner l’entrée dans la puberté.
80% des filles aimeraient avoir des séquences éducatives en mixité sur les règles.
Afin de garantir un contenu juste, exhaustif et qualitatif, il est nécessaire qu’en plus des informations transmises à la maison ou entre ami·es, des programmes et ressources dédiés soient mis en place.
Pour 8 filles sur 10 avoir ses règles à l’école est un facteur de stress.
1 fille sur 3 a déjà manqué l’école à cause de ses règles (C’est 1 fille de plus de 15 ans sur 2 qui a déjà manqué l’école à cause de ses règles)
1 fille sur 4 considère que cet absentéisme a freiné sa progression scolaire
SI ON PARLAIT PLUS DES RÈGLES À L’ÉCOLE, ON POURRAIT PRÉVENIR LES ANGOISSES ET TROUBLES DE SANTÉ LIÉS AUX RÈGLES
85% des filles affirment que ce sont les douleurs menstruelles qui les ont empêchées d’aller à l’école
1 fille sur 2 considère que les informations reçues sur les règles ne l’ont pas aidée à mieux vivre ses période de règles
35% des filles seulement ont accès à des protections gratuites dans leur établissement
L’impact physique, psychologique et social des règles est bien réel. Briser le tabou des règles et mettre en place des modules d’éducation menstruelle est le premier pas vers une libération de la parole, une meilleure connaissance de soi, et une réduction des inégalités.
L’éducation menstruelle doit devenir un droit, dès l’école primaire, pour tous les élèves.
L’éducation menstruelle est une pédagogie diffuse un socle de connaissances et d’informations suffisant pour :
Elle peut être mise en place via des ateliers, des temps de sensibilisation dédiés, des ressources en libre accès, et des temps de formation des relais éducatifs au contact quotidien des jeunes.
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