Portrait de donateur : Emmanuel de Viel

le 15.10.2021

Règles Élémentaires, c’est des collectes, des ateliers, des coups de cœur et des coups de sang, mais c’est aussi… Des donateur·ices. En cette rentrée, nous avons donc décidé d’aller à leur rencontre ! On vous raconte notre rencontre avec Emmanuel de Viel, un donateur qui pense que « les règles, c’est un secret qu’on a inventé ».

La découverte des règles

Emmanuel de Viel a 68 ans, il est retraité, père et médecin. Il nous raconte sa première rencontre avec les règles, à l’âge de 13 ans. Sa mère lui explique, clairement, mais sans détails, que « tous les mois, les femmes perdent un peu de sang ». À la même époque, il est au pensionnat et quelques garçons en parlent, plus intrigués que sachant. Depuis, Emmanuel de Viel se questionne sur le pourquoi du tabou des règles, lui qui le répète, les trouve « merveilleuses », symbole de vie et de santé.

Parcours d’un médecin

Et la santé, Emmanuel de Viel en a fait son métier. Il est un temps médecin hospitalier, avant de se spécialiser dans la presse médicale pour laquelle il devient rédacteur en chef. Le journal pour lequel il travaille est réservé au corps médical et en ce sens, Emmanuel de Viel est aux avant-postes de toutes les publications et recherches médicales en cours. De quoi éveiller et satisfaire sa grande curiosité pour la médecine et le monde qui l’entoure.

« Il faut que les hommes s’impliquent »

Au quotidien, dans son travail et auprès de toutes les femmes qui l’entourent, Emmanuel de Viel se veut prévenant et rassurant. Il parle volontiers d’endométriose et des douleurs que certaines femmes peuvent ressentir à chaque cycle et les écoute avec attention. Il décourage aussi les hommes des comportements et réflexions dégradantes qu’ils ont parfois. Car pour lui, pour que les règles ne soient plus taboues, il faut que les hommes jouent aussi leur rôle. C’est inadmissible, dit-il, que les garçons, à l’école, continuent de pouffer quand on parle des règles et que les hommes, une fois adultes, se permettent de demander à une femme bougonne « Qu’est-ce qu’il y a ? T’as tes ragnagnas ? ». Dans les familles, à l’école, au quotidien, il faut « normaliser les règles parce qu’elles sont normales ». Et plus que de les normaliser, il faut « en prendre soin » selon Emmanuel de Viel, pour que plus personne ne se cache et n’ait honte d’avoir ses règles.

La découverte de la précarité menstruelle

C’est à l’occasion d’un appel à dons de Règles Élémentaires qu’Emmanuel de Viel entend parler de précarité menstruelle pour la première fois. À ce moment, le premier sentiment qui le traverse est la honte. Il pense aux femmes qu’il croise dans la rue. Toujours, il s’est dit qu’elles avaient faim, qu’elles avaient froid, qu’elles avaient soif, mais jamais il ne s’est dit qu’elles avaient besoin de protections périodiques.

L’appel lui ouvre les yeux sur la situation et il décide de contribuer en s’engageant à nos côtés dans la lutte contre la précarité menstruelle et le tabou des règles.

Pour lui, jusqu’à ce que le sujet soit public, jusqu’à ce que les protections périodiques soient gratuites pour toutes celles qui en ont besoin, il faut continuer à parler de la précarité menstruelle car « c’est insupportable » que de telles situations puissent exister.

Chez Règles Élémentaires, nous sommes reconnaissant·es et heureux·ses d’être soutenu·es par des personnes aussi engagées qu’Emmanuel de Viel !

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